Hotel de Bonvoisin
Type:Restauration
Année:Septembre 1999 -Juin 2001
Adresse: rue Jules Cerexhe 86 et rue Petaheid 15/17, 4800 Verviers Ville de Verviers
Intervention: Rénovation
Statut: Construit
Réalisation d’un parcours ludique pour enfants et aménagement de deux habitations privées « Maison de Pierre de Bonvoisin 1665 – 1736 ».
C’est vers 1730 que Pierre de Bonvoisin (1665-1736) fit construire cet immeuble de style Louis XIII en briques et pierres calcaires, limité au sud par la rue Jules Cerexhe, en bordure de Vesdre, et au nord par la petite rue Pétaheid Les de Bonvoisin sont mentionnés comme étant les plus anciens hodimontois et «comparchoniers (ayant part) à la foulerie dite Pilate dès le XVIIe siècle. La famille de Bonvoisin habita l’hôtel jusqu’à ce qu’elle le lèguât à la Ville en 1978, à charge pour celle-ci de le transformer en musée.
A l’avant se situe une maison de maître et, à l’arrière, un atelier textile. Le site Bonvoisin est un des très rares témoins de la transition entre le travail à domicile et le travail en atelier. Même si ici l’atelier est encore fort imbriqué dans le corps de logis qui reste probablement en partie un lieu de fabrication, le bâtiment est distinct, séparé par une cour, conçu et réservé pour la fabrication textile. Cette première «usine» dont l’architecture se confond totalement avec l’habitat de l’époque est donc un témoin précieux dans l’histoire de l’architecture industrielle verviétoise
Les deux bâtiments, comprennent trois niveaux (sans les combles) et, avec des façades de même composition et de même style, l’unité architecturale est parfaite. Toitures et façades de ce «monument d’archéologie industrielle de la région verviétoise» ont été classées en mars 1981.
La commission des monuments et sites exige que soit conservé «tout ce qui peut l’être».
L’ancien atelier textile, plus encore que la maison de maître, a souffert de l’état d’abandon dans lequel la Ville de Verviers, propriétaire par legs depuis 1978, l’a laissé durant presqu’une vingtaine d’années.
La dégradation du bâtiment était telle qu’en juin 1993, le Bourgmestre dut ordonner le démontage de toute la partie arrière rue Pétaheid, à l’exception des deux façades! (1). Quand les travaux de restauration commencèrent en automne 1999, l’atelier était à ciel ouvert.
L’ancienne maison de maître a, elle, conservé sa charpente d’origine, une pièce remarquable. Vieille de trois siècles, en chêne, elle a été assemblée par tenons et mortaises. Elle sera sauvée et partiellement visible dans l’appartement sous les combles mais renforcée par des plaques métalliques.
L’immeuble était fort abîmé. Planchers et plafonds en bois ont été arrachés pour ne conserver que la charpente et les quatre murs
Chape et escalier en béton habillent l’intérieur sur quatre niveaux, se plient à la nécessité de respecter les baies des fenêtres. Les façades en briques et pierre calcaire font l’objet de tous les soins.
Des produits naturels à base de chaux sont utilisés . Fissures et éclats sont réparés avec un mortier minéral de manière à retrouver la teinte d’origine. Quant aux briques utilisées dans la restauration des façades, elles ont été pour la plupart récupérées à l’intérieur du bâtiment.
Dans la cour, un tunnel en verre est construit pour relier les deux bâtiments.
et profiter ainsi, tout en déambulant de la vue des façades intérieures dégagées de toutes les constructions annexes sans intérêt.
Depuis la fin du chantier, il devient la Maison de l’eau ou un centre d’interprétation de l’eau se veut interactif et dynamique. Des procédés multimédias, tant acoustiques que visuels, plongent le visiteur dans une atmosphère surprenante puis dans l’éclatante lumière de la Vesdre.
Photographie: M. Frisenna